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e mërkurë, 20 qershor 2007

Tunisnews_French 20/06/2007


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TUNISNEWS

 REPRIEVE: Le Gouvernement des Etats-Unis envoie des Prisonniers de Guantanamo à la Tunisie malgré le danger de l'abus et la torture
 AP: Washington transfère 6 prisonniers de Guantanamo vers leurs pays d'origine, malgré des risques de mauvais traitements
 AFP: Guantanamo: deux détenus transférés en Tunisie, quatre au Yémen
 AFP:Tunisie: vague de chaleur caniculaire, alerte du ministère de la Santé
 Le Monde :Point de vue:Gaza, les raisons de la violence
 Le Monde :A Nahr Al-Bared, un mois de combats contre les djihadistes du Fatah Al-Islam

8 ème année, N° 2584 du 20.06.2007


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Communiqué de l'ong britannique « REPRIEVE »
DECLARATION DE PRESSE
Le Gouvernement des Etats-Unis envoie des Prisonniers de Guantanamo à la Tunisie malgré le danger de l'abus et la torture
 
 
Reprieve dénonce le transfert – ne révélé qu'aujourd'hui – de son client, prisonnier de Guantanamo, Abdullah Bin Omar, et un deuxième détenu, Lotfi Bin Swei Lagha, à la Tunisie. Les hommes ont été envoyés de Guantanamo à la Tunisie, le dimanche le 17 juin 2007. A cause d'une condamnation par contumace en Tunisie pour association au parti politique Ennahdha, M. Bin Omar risque d'être abuser et torturer.

Aux années 90, M. Bin Omar a été condamné par contumace par les autorités tunisiens et condamné à 23ans en prison pour sa affiliation au parti politique centriste et non violent, Ennahdha. A cette époque, M.
Bin Omar a vécu depuis deux ans en Pakistan. Il n'a pas été présente au procès et n'a pas pu présenter une défense. Le condamnation, combinée avec la détention de M. Bin Omar à Guantanamo, lui mettre en danger d'être indéfiniment détenu et torturé en Tunisie.

« Abdullah Bin Omar a été disculpé par les Etats-Unis – ils ont trouvé qu'il ne pose plus un menace et n'a aucune informations au sujet de terrorisme. Mais les autorités américains ne s'excusent pas et lui ont
libéré après cinq ans à Guantanamo. Par contre il a été transporte à la Tunisie ou l'abus et possiblement la torture lui attend. Qu'est ce qui se passé au système de la justice américain ? Comment ça augmente
notre niveau de sécurité si on envoie des hommes disculpés aux régimes notoires au milieu de la nuit ? » A dit Zachary Katnelson, avocat supérieur à Reprieve.

A cause des actions du gouvernement américain, Reprieve a été autorisé à visiter M. Bin Omar seulement un fois pendant ses cinq ans de détention. Pendant la visite du 1ere Mai, 2007 entre M. Bin Omar
et l'avocat supérieur à Reprieve, Zachary Katznelson, à Guantanamo, M. Bin Omar a exprimé ses soucis sérieux que s'il sera rapatrié à la Tunisie, les autorités la bas vont lui torturer pour lui forcer à avouer ou à
devenir un informateur. Plus tard quand Reprieve a su que M. Bin Omar a été condamné par contumace – une condamnation dont probablement M. Bin Omar n'est pas au courant – a plusieurs reprises Reprieve a demandé des visites supplémentaires avec notre client. Le gouvernement américain n'a pas répondu à aucune de nos demandes.

« Aujourd'hui, M. Bin Omar se trouve comme un cobaye dans un expérimentation potentiellement fatal. Les Etats-Unis sont si désespère à faire sortir des gens de Guantanamo ils sont prêts à ignorer la mauvaise
histoire de droits de l'homme de la Tunisie. Maintenant les yeux du monde doivent être fixé sur la Tunisie. La Tunisie a un choix simple : est-ce qu'elle va faire ce qui est juste et montre au monde qu'elle soutien les droits de l'homme ou va-t-elle retourner à sa passé sinistre ? Nous la regardons tous. » Zachary Katznelson, avocat supérieur a Reprieve, a constaté.

Abdullah Bin Omar est né au nord-est de la Tunisie. Apres il a fini au lycée, il a travaillé comme mécanicien pour le SNCF en Tunisie. Il a quitté la Tunisie pour l'Arabie Saoudite en 1989, et bientôt
après a bougé au Pakistan, il s'est fuit la Tunisie a cause de la persécution religieuse.

M. Bin Omar vivait en Pakistan quand il a été condamné par une cour tunisienne à 23ans en prison. En 2001 il a été arrêté chez lui par les agents policiers pakistanais. Il constate qu'il a été vendu aux
Américains pour une prime de $5000. Il a été détenu à Guantanamo depuis le 5 août, 2002. Il est marié et il a cinq enfants. Ils habitent tous en Tunisie.

Pour plus d'information ou des entretiens veuillez contacter Chris Chang sur +44 7973 678 665.
Reprieve
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Washington transfère 6 prisonniers de Guantanamo vers leurs pays d'origine, malgré des risques de mauvais traitements
 
Associated Press, le 20 juin 2007 à 05h14

SAN JUAN, Porto Rico (AP) -- Les Etats-Unis ont annoncé mardi le transfert vers leurs pays d'origine de six prisonniers de Guantanamo Bay. L'un d'entre eux, originaire de Tunisie, risque d'y subir des violences au titre de ses activités politiques non violentes passées, selon ses avocats.

Avec le transfert de quatre Yéménites et de deux Tunisiens, l'armée américaine affirme détenir désormais sur sa base militaire de Guantanamo au sud-est de Cuba quelque 375 prisonniers soupçonnés
de terrorisme ou de liens avec al-Qaïda ou avec les Talibans.

Les Etats-Unis n'ont pas divulgué les noms des prisonniers concernés, mais des avocats et des groupes de défense des droits de l'homme ont identifié l'un d'entre eux comme étant Abdullah ben Omar, un Tunisien de 50 ans, retenu prisonnier sans inculpation
depuis août 2002.

Selon l'avocat Zachary Katznelson de l'organisation britannique de défense des droits humains Reprieve, M. ben Omar est exposé à un "grave risque" d'abus et de torture en Tunisie en raison de son implication dans Ennahdaha, décrit comme un parti politique islamique modéré et non violent.

Guantanamo: deux détenus transférés en Tunisie, quatre au Yémen
 
 
AFP,
WASHINGTON - Les Etats-Unis ont transféré deux détenus du centre de détention de Guantanamo (Cuba) vers la Tunisie et quatre vers le Yémen, a annoncé mardi le ministère américain de la Défense.

Le transfert de l'un de ces prisonniers vers la Tunisie a été dénoncé par le Centre pour les droits constitutionnels (CCR), une organisation américaine qui rassemble des avocats représentant la plupart des
prisonniers de Guantanamo.

"Le CCR a dénoncé le transfert dimanche 17 juin du détenu de Guantanamo Abdullah bin Omar vers la Tunisie, où il court le risque d'être victime de torture et de sévices", écrit l'organisation dans un
communiqué.

Elle rappelle que Abdullah bin Omar a "été condamné par contumace au début des années 1990 en Tunisie à 23 ans de prison pour son affiliation au parti politique islamiste modéré et non violent Ennahdha".

Selon le CCR, il avait quitté la Tunisie en 1989 pour l'Arabie Saoudite puis pour le Pakistan parce qu'il était victime de persécution religieuse. Il avait été arrêté en 2001 à son domicile par des agents pakistanais et envoyé à Guantanamo. Sa femme et ses huit enfants vivent toujours au Pakistan.

Après les départs des six détenus, le nombre de prisonniers à Guantanamo est désormais d'"environ 375", indique le Pentagone dans un communiqué. Le centre de détention a été ouvert en janvier 2002 pour
y détenir des individus soupçonnés par les Etats-Unis de liens avec Al-Qaïda ou les talibans.

Environ 80 détenus attendent encore leur transfèrement vers leur pays d'origine, soit pour être libérés soit pour continuer à y purger leur peine de prison.

Entre 60 et 80 détenus doivent être traduits devant un tribunal d'exception. Rien n'a été défini pour les plus de 200 autres que le gouvernement américain ne prévoit pour l'instant ni d'inculper ni de libérer.

 


Tunisie: vague de chaleur caniculaire, alerte du ministère de la Santé
 
AFP, mardi 19 juin 2007
TUNIS - Une chaleur caniculaire sévit depuis trois jours en Tunisie, touchant aussi bien les régions désertiques du Sud que les hauteurs verdoyantes du Nord, où le mercure est monté jusqu'à 44°C selon les
services météorologiques tunisiens.

Dans la capitale Tunis aux rues désertées, les températures ont atteint mardi 42°C, alors qu'on enregistrait 43,9°C à Tabarka, ville balnéaire du littoral nord-ouest sur la Méditerranée.

Dans le sud, le mercure est monté à 46 degrés avec des températures souvent supérieures à 45 dans la plupart des régions continentales Sud et Centre-ouest.

Des débuts d'incendies mineurs ont été enregistrés dans plusieurs endroits, mais aucun dégât, ni victime n'étaient connus mardi après-midi.

Les autorités ont lancé un avertissement à la population contre les risques liés à la chaleur, notamment la déshydratation et l'insolation.

Le ministère de la Santé a notamment demandé aux Tunisiens d'éviter les expositions prolongées au soleil et appelé à une surveillance particulière pour les personnes âgées et jeunes enfants.

Les services météorologiques ne prévoient pas encore d'amélioration du climat, la vague de chaleur devant persister avec des coups de de siroco, le vent chaud et sec du Sahara qui soufflera jusqu'au nord.
 

 
Point de vue
Gaza, les raisons de la violence
 

Par Gunnar Heinsohn

Le 11 septembre 2005, Israël évacuait la bande de Gaza. Le lendemain, quatre synagogues y étaient incendiées. Une foule enthousiaste de jeunes du Hamas et du Fatah applaudirent à ces profanations, qu'ils célébrèrent comme des feux de joie annonçant l'avenir d'une Palestine indépendante.

Dix-huit mois plus tard, les combattants des deux organisations mènent toujours des attaques conjointes contre leur voisin détesté. De septembre 2005 à juin 2007, leurs fusées Kassam ont tué 11 Israéliens. Mais, durant la même période, quelque 600 Palestiniens sont morts dans les affrontements entre factions rivales. Des milliers d'autres ont été blessés et la moitié de la population traumatisée par une spirale sans fin de meurtres et de représailles. On voit même des frères, le visage dissimulé sous des cagoules, qui cherchent à s'égorger entre eux.

Qui est responsable de cette violence et de ces conflits ? Il y a beaucoup de réponses à cette question, mais il est intéressant de noter qu'Ahmed Youssef, haut responsable du Hamas et conseiller politique d'Ismaïl Haniyeh, le premier ministre palestinien (limogé le 14 juin), ne met pas les troubles en cours à Gaza sur le dos des "Juifs" ni sur le manque de dévotion religieuse de ses adversaires du Fatah. En mai, il a déclaré au journal cairote Al-Ahram que le principal problème résidait dans l'incapacité du Fatah comme du Hamas à "contrôler leurs hommes dans les rues". Mais pourquoi donc la violence a-t-elle pu échapper à tout contrôle dans une culture où l'obéissance est une vertu cardinale ? La réponse est à chercher du côté d'une explosion d'une autre nature.

Gaza est submergée par un boom démographique, qui ne montre pas le moindre signe de ralentissement. Entre 1950 et 2007, sa population est passée de 240 000 à près de 1,5 million d'habitants. Comment une croissance aussi rapide a-t-elle été possible dans un territoire d'une telle exiguïté et privé d'une économie digne de ce nom ? Cet exploit insigne a été réalisé par l'United Nations Relief and Works Agency for Palestine Refugees in the Near East (Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient). En vertu du droit international, l'UNRWA considère en effet tout résident de Gaza comme un réfugié. L'organisme fournit donc un logement et assure les frais de scolarité et de santé à tout nouveau-né - que celui-ci soit le premier ou le dixième enfant d'une famille.

Résultat de la politique et des programmes de l'UNRWA, la majorité juive qui prévalait en Israël et dans les territoires occupés est devenue minoritaire. Dans la tranche d'âge des plus de 60 ans, les Juifs sont trois fois plus nombreux que les Palestiniens. Mais ils sont minoritaires dans les générations plus jeunes, où se recruteront les combattants des guerres des décennies à venir. En 2005, on comptait 640 000 garçons juifs de moins de 15 ans, contre 1,1 million d'enfants mâles du même âge dans la partie arabe. Beaucoup de jeunes Juifs sont des fils uniques qui se consacrent avant tout à leur future carrière professionnelle. En face, plus des deux tiers des garçons arabes ont deux, trois ou quatre frères. Ni leurs pères ni l'UNRWA ne leur laisseront le moindre bien ni ne leur prépareront une place décente dans la vie.

M. Haniyeh, par exemple, est né en 1962 et a été élevé grâce à l'argent de l'aide occidentale. Il est le père de 13 enfants. En cette année, Gaza compte 46 000 hommes dans la tranche d'âge des 45-59 ans, à laquelle appartient M. Haniyeh. Dans la tranche des 0-14 ans, on dénombre 343 000 garçons. Aux Etats-Unis, pour 1 000 hommes âgés de 45 à 49 ans, on ne compte que 945 garçons âgés de 0 à 4 ans. Chez les Juifs israéliens, le rapport est d'environ 1 500 pour 1 000. A Gaza, en revanche, pour 1 000 hommes de 45 à 49 ans, on compte près de 6 200 garçons entre 0 et 4 ans.

JEUNES GENS EN COLÈRE

Si la population américaine avait suivi le même taux de croissance que celle de Gaza, les Etats-Unis seraient passés d'une population de 152 millions en 1950 à 945 millions en 2007, soit près du triple de son chiffre actuel, de 301 millions. Les hommes de 15 à 29 ans, qui sont ceux traditionnellement en âge de combattre, seraient non pas 31 millions comme c'est le cas, mais 130 millions. Confrontés à une telle explosion démographique, les institutions culturelles et les politiciens américains seraient-ils en mesure de "contrôler leurs hommes dans les rues" ?

Au cours des quinze prochaines années, un nombre toujours croissant de jeunes gens en colère vont écumer les rues de la Palestine en raison d'une faille originelle dans le processus de paix Arafat-Rabin. Une promesse occidentale d'aider tous les enfants déjà nés mais de supprimer les aides internationales à ceux venus au monde après 1992 et, en même temps, de stopper toute nouvelle installation de colonie israélienne, aurait dû être le premier pas du processus d'Oslo. Comme en Algérie ou en Tunisie, où le taux de fécondité est tombé de 7 à moins de 2 et où le terrorisme a cessé, Gaza, en 2007, aurait vu la quasi-totalité de ses garçons atteindre l'âge de 15 ans en tant que fils uniques. Ils n'auraient dès lors guère eu de raisons de tuer leurs concitoyens ou des Israéliens. Aujourd'hui, pourtant, le taux de fécondité à Gaza est toujours proche de 6. Cette démographie galopante continuera de produire en grand nombre des jeunes hommes sans perspective d'emploi ni aucune place dans la société, et dont l'unique espoir sera de se battre pour s'assurer l'une et l'autre.

Traduit de l'anglais par Gilles Berton

(*) Gunnar Heinsohn est directeur du Raphael-Lemkin-Institut de l'université de Brême (premier institut européen consacré à l'étude comparative des génocides).

(Source : « Le Monde » (Quotidien –France), le 20 juin 2007)

A Nahr Al-Bared, un mois de combats contre les djihadistes du Fatah Al-Islam
 

Nahr Al-Bared, envoyée spéciale

La zone côtière menant de Beyrouth à Tripoli offre le spectacle d'un contraste saisissant entre plagistes libanais, dégustant des fruits de mer sur fond de musique électronique, et le bruyant va-et-vient d'hélicoptères Bell Iroquois évacuant des soldats blessés ou amenant des renforts de troupes, quelques kilomètres plus au nord, où les combats continuent entre l'armée libanaise et une centaine de miliciens du Fatah Al-Islam retranchés dans le camp de réfugiés palestiniens de Nahr Al-Bared.


Les chars encombrant le front de mer, les volontaires de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge harassés de fatigue, les uniformes souillés et les visages brûlés des militaires rappellent à quel point les combats, engagés il y a un mois, le 20 mai, sont rudes et acharnés.

Le camp n'est plus qu'un amas de blocs de béton calcinés sur les toits desquels a parfois été érigé un drapeau libanais. L'armée affirme contrôler 80 % du camp palestinien.

Postées sur les collines environnantes, les batteries d'artillerie pilonnent cependant les lieux à un rythme soutenu, appuyées de tanks et d'hélicoptères Gazelle, envoyés en renfort par le Qatar, début juin, et équipés pour l'occasion de missiles. "Nous approchons de la victoire", affirme un colonel libanais qui, prudent, ne se prononce pas sur une échéance.

Les combats se déroulent actuellement en plein cœur du camp, sur une surface ne dépassant pas 2 kilomètres carrés et que les habitants appellent "le vieux camp" de Nahr Al-Bared. Cette zone correspond aux premières fondations, érigées en 1949 pour faire face à l'arrivée massive de réfugiés palestiniens.

C'est un labyrinthe creusé de galeries souterraines et de ruelles si étroites que "même un cercueil ne peut y circuler", selon l'expression d'un connaisseur des lieux. Un terrain idéal pour y mener la guérilla, mais très périlleux pour l'armée libanaise.

"ILS ONT TOUT PIÉGÉ"

Chaque parcelle du camp a été truffée de mines et d'explosifs. Portes de maisons qui explosent dès qu'on les ouvre, cadavres piégés de chats, de chiens ou même d'humains, ont fait plus de victimes que les échanges de tirs. Ces informations, obtenues auprès d'une source des services de renseignement libanais, sont confirmées par les récits de soldats.

Ibrahim raconte avoir vu son camarade mourir lorsque ce dernier a soulevé le corps d'une fillette qui lui a explosé au visage. "Ils ont tout piégé, s'exclame un autre. Des paquets de cigarettes abandonnés sur le sol, jusqu'aux cadavres des vaches !"


La qualité et la modernité des armes utilisées par les miliciens islamistes ont constitué une autre mauvaise surprise. Selon la même source de renseignement, les francs-tireurs du Fatah Al-Islam disposent de fusils de snipers de gros calibre, 12,7 mm, pouvant atteindre des cibles distantes de près de 1 kilomètre. Des armes correspondant à cette description ont été retrouvées en Irak en 2006, selon des rapports de l'armée américaine.

D'autres éléments de l'enquête menée par les services de renseignement libanais viennent appuyer la thèse selon laquelle certains des miliciens ont combattu avec l'insurrection sunnite irakienne. La composition du Fatah Al-Islam, très minoritairement palestinienne, comprendrait, entre autres, des Saoudiens, des Somaliens, des Egyptiens, des Marocains et des Soudanais.

Ils sont décrits comme des hommes d'une vingtaine d'années, dont la ténacité au combat est "moins liée à leur dextérité ou à un entraînement intensif qu'à l'usage d'opiacés". L'armée aurait retrouvé dans le camp des substances opiacées dissimulées dans des dattes.

"Ces types sont de jeunes paumés, affirme un des responsables de l'enquête. L'un d'eux, un Saoudien de 22 ans, était persuadé qu'il était en train de se battre à Jénine contre les Israéliens !"


Leur objectif, d'après les aveux obtenus auprès de vingt-cinq prisonniers, aurait été de "tuer des Américains et des soldats de la Finul [Force intérimaire des Nations unies pour le Liban]", ainsi que de faire sauter des ponts et des bâtiments à Beyrouth.

Les enquêteurs travaillent également sur les sources de financement du groupe, qualifié d'"extrêmement riche". Cet enquêteur voit le Fatah Al-Islam comme une organisation "manipulée par la Syrie pour semer le chaos au Liban". Des accusations qu'il est impossible de confirmer.

TOUT ESPOIR DE NÉGOCIATION SEMBLE VAIN

Le cheikh Bilal Baroudi, prédicateur de la mosquée Al-Salam, à Tripoli, réputé pour son franc-parler et ses prêches antiaméricains radicaux, a servi au début du conflit d'émissaire entre les miliciens et les forces de sécurité libanaises. Il assure avoir pris connaissance de l'infiltration du Fatah Al-Islam dans la région de Tripoli dès octobre 2006, quand "de jeunes Libanais sont venus [lui] confier que des hommes leur avaient proposé de rejoindre leur djihad".

"Cela m'a inquiété, raconte le cheikh. J'ai alors pris contact avec ces hommes et rencontré Chaker Al-Absi [le chef du Fatah Al-Islam] et deux de ses lieutenants. Ils m'ont dit avoir cent combattants prêts au martyre [kamikazes] pour combattre les Américains, les juifs, les croisés de la Finul et soutenir la cause sunnite. Ils ont expliqué qu'ils ne toléreraient pas que ce que subissent les sunnites d'Irak se reproduise ici. Je leur ai répondu : 'Au nord du Liban, les sunnites sont les maîtres, nous n'avons donc pas besoin de ce soutien. Je déteste les Américains encore plus que vous, mais ce djihad, c'est en Irak ou en Afghanistan qu'il faut le mener, là où vous avez des bases et des camarades.' Ils n'ont rien voulu entendre."


Un autre religieux sunnite d'origine palestinienne, Mohammed Al-Hajj, a également essayé de servir de médiateur. Il a été blessé à la jambe, le 11 juin, par un tireur isolé. Depuis, tout espoir de négociation semble vain.

Le commandant général Michel Souleiman a réitéré, lundi 18 juin, la décision "finale et sans appel" de l'armée d'"éliminer le Fatah Al-Islam". Deux soldats ont encore été tués mardi 19 juin, ce qui porte à 74 le dernier bilan des pertes de l'armée libanaise.

Les pertes des combattants du Fatah Al-Islam sont impossibles à vérifier, de 50, selon un bilan officiel, à 400,selon une source militaire crédible. Ce nombre s'expliquerait, selon un officier, par le fait qu'en un mois de combats, environ 500Palestiniens de Nahr Al-Bared, qui n'avaient auparavant aucun lien avec le Fatah Al-Islam, auraient rejoint les rangs des combattants djihadistes et auraient, pour beaucoup d'entre eux, trouvé la mort.

Cécile Hennion

(Source : « Le Monde » (Quotidien – France), le 20 juin 2007)

 

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